Comment les matériaux géo-sourcés et bio-sourcés reviennent-ils aujourd’hui sur les chantiers ?

Ce n’est que dans les années 70 que par la voie de certains groupes d’architectes ou de concepteurs un peu partout dans le monde, une prise de conscience de la qualité, de la valeur et des potentiels des matériaux locaux est née à nouveau. On peut citer, par exemple pour la France, le Centre International de la Construction en Terre « CRATerre » Laboratoire de recherche sur la construction en terre, crée au sein de l’école d’architecture de Grenoble.

Filiaterre Histoire Courte Du Parcours De FILIATER Photo VoûtesT2 Janv 2006
Filiaterre Histoire Courte Du Parcours De FILIATER Photo VoûtesT2 Janv 2006

Au départ leurs motivations étaient d’inciter et d’aider les pays moins riches qui ne s’étaient pas encore coupé de leurs principes constructifs traditionnels en matériaux locaux, à les conserver coûte que coûte. D’une part, comme cela a toujours et partout été le cas, ces technologies répondaient à leurs besoins et à leur territoire. D’autre part, ils permettaient de ne pas augmenter encore plus leur dépendance économique par l’importation de matériaux et de technologies modernes, trop coûteux en devises.

C’est pour cela que jusqu’à présent les nouveaux projets de construction en matériaux locaux, principalement en terre, ont surtout été menés à bien dans les pays en développement ou même dans certains cas particuliers, sur le continent américain ; toujours pour des raisons économiques, la construction en terre étant moins chère. Il est effectivement moins cher de construire en terre avec la main d’œuvre locale que d’importer des matériaux et matériels coûteux en devises pour la production de matériaux modernes.

En Europe, il existe une réalisation d’envergure (datant de 1982) qui est un lotissement expérimental de 72 logements appelé « Le Domaine de la Terre » à l’Isle d’abeau en Isère. Différentes techniques ont été utilisées comme le pisée, la terre paille, les briques de terre crue compactées…Lors de cette réalisation, les entrepreneurs avaient du faire face à de nombreux problèmes technologiques inattendus, problèmes qui avaient d’ailleurs initiés les recherches sur ce thème au Laboratoire Géo-matériaux (aujourd’hui LGCB du LTDS) de l’ENTPE de Lyon, notre partenaire. A cette occasion, des nouvelles connaissances scientifiques sur ces matériaux ont été acquises ce qui a permis de pouvoir les considérer comme des matériaux d’avenir. 

Toutefois, les matériaux locaux sont caractérisés par une grande diversité de composition, de typologie, de caractéristiques….. ; comme nous l’avons vu, c’est une des raisons qui a précipité l’abandon de ce mode de construction en Europe au début du XX° siècle. Pourtant, des recherches effectives depuis les 30 dernières années sur ces matériaux,  ont permis quand même de faire quelques avancées pour les adapter aux technologies modernes de la construction, ce qui a laissé entrevoir un fort développement, mais aussi un important besoin d’aller plus loin dans ces recherches.

Avec la prise de conscience de la préservation de l’environnement et du développement durable, depuis 1992 (protocole de Kyoto) et plus dernièrement par le grenelle de l’environnement (2007), et toutes les actions depuis, il s’avère que ces techniques de construction en matériaux locaux (ou matériaux géo-sourcés et bio-sourcés) présentent aussi des atouts très intéressants sur ce point. Certains aspects sont parfaitement évidents, d’autres sont pressentis, mais doivent encore être démontrés.

On entend parler partout aujourd’hui de constructions écologiques ou durables. De plus en plus de communes veulent voir sur leur territoire des réalisations exemplaires dans ce domaine. Le besoin est réel, la nécessité environnementale est évidente. Ainsi le marché est porteur. Il faut donc veiller à ne pas renouveler des erreurs, il faut faire preuve de discernement et ne pas voir qu’un bout du problème. Par exemple, il ne faut pas s’occuper que de déperditions énergétiques dans la phase d’habitation. Bien sur il faut traiter de ce sujet qui représente une part significative de l’atteinte à l’environnement, mais il est impératif d’embrasser le sujet de manière globale en s’occupant aussi de l’enveloppe du bâtiment, des matériaux de gros œuvre et de leur impact sur les milieux naturels depuis leur fabrication, leur mise en œuvre et durant tout le cycle de vie du bâtiment jusqu’à leur démolition et leur recyclage.

L’histoire Plus Détaillée Et La Génèse De FILIATER IMG 2968
L’histoire Plus Détaillée Et La Génèse De FILIATER IMG 2968

Dans cet esprit, on sait déjà que les matériaux locaux pris sur chaque site de construction pour bâtir sont des « matériaux prometteurs » qui peuvent parfaitement répondre à toutes les problématiques du développement durable. Ils sont en effet très favorables comme alternative à : l’épuisement des ressources naturelles, les consommations d’énergie, les productions de CO2 et de gaz à effet de serre, les émissions polluantes dans chacune des phases de construction, d’habitation et de démolition/recyclage. Ces matériaux locaux répondent aussi à d’autres sujets importants tels que le confort (hydrique, thermique, acoustique), la santé (émission de COV-composé organiques volatils…), l’efficacité du travail (dans le cas des occupants de bâtiments de bureaux…), mais aussi à l’aspect social, notamment par l’emploi de main d’œuvre locale qu’ils engendrent.

Les recherches et le développement de la construction en matériaux locaux doivent aussi permettre d’apporter des réponses précieuses pour la maintenance du patrimoine bâti ancien construit selon ces principes, encore fréquent partout dans le monde. Grâce aux résultats des connaissances, non seulement, ce bâti sera mieux connu donc mieux entretenu, mais il sera aussi plus facile et plus économique pour l’adapter aux besoins actuels, notamment en termes d’isolation thermique afin de réduire les dépenses énergétiques pendant la phase d’occupation, mais aussi en termes de lutte contre les risques naturels, comme séismes, inondations…Mieux connus, les bâtiments construit en matériaux locaux seront mieux protégés. Cela nécessite d’évaluer la pertinence de ces matériaux et structures/bâtiments avec des conditions de sureté moderne, c’est-à-dire avec un outil scientifique adapté et fiable.

C’est sur tous ces sujets que FILIATER s’est imposé comme acteur incontournable de la construction en terre crue et en matériaux géo-sourcés en général.

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